Sommeil, Haruki Murakami

SommeilTitre original : Nemuri

Auteur(e) : Haruki Murakami

Traducteur(trice) : Corinne Atlan

Illustrateur(trice) : Kat Menschik

Editions : Belfond

Paru le : 4 novembre 2010

Format lu : Broché (77 pages)

4e de couverture :

Envoûtante, onirique, mystérieuse, une des nouvelles les plus énigmatiques de Haruki Murakami, dans une édition luxueuse, superbement illustrée pour restituer tout le mystère, la magie, la fantaisie de l’univers du maître.

Une femme, la trentaine. Elle est mariée, a un enfant. Le matin, elle fait les courses et prépare les repas. L’après-midi, elle va nager à la piscine. Elle vit sa vie comme un robot.

Mais la nuit, quand tout le monde dort, la femme se verse un verre de cognac, mange un peu de chocolat, lit et relit Anna Karénine. La nuit, cette femme redécouvre le plaisir. Dix-sept nuits sans sommeil…

Mon avis : 3 / 5

Un livre de Haruki Murakami, il y avait longtemps !! En plus Sommeil me faisait très envie depuis un moment (depuis que j’ai découvert les versions illustrées) vu que beaucoup de personnes le recommandaient.

Il faut dire que l’objet-livre en lui-même est plutôt pas mal. Les Editions Belfond ont fait un bel écrin couleur nuit avec le visage en doré. Bon avec ma version de la médiathèque, qui est filmée et scotchée, ça le fait moins. Le papier est glacé et agréable au toucher. Belle édition en somme.

Sommeil relate la vie d’une femme trentenaire bien ordonnée. Un peu trop même. Femme de dentiste, mère d’un petit garçon, ses journées se déroulent toujours selon le même schéma : tâches ménagères, courses et préparation du repas le matin, natation à la piscine l’après-midi. Une existence réglée comme du papier à musique, confortable, sans heurt ni surprise. Elle s’en contente sans être pourtant comblée. Une nuit, un incident va venir troubler cette existence monotone. A la suite d’un cauchemar terrifiant et semblant si réel, elle va cesser de dormir. Ses journées continuent de se dérouler comme auparavant, mais la nuit impossible de dormir, elle ne ressent pas la moindre fatigue. Alors elle va se remettre à lire et relire Anna Karénine. Ce livre va devenir une obsession. De plus, contrairement à ce qu’on pourrait penser, le manque de sommeil ne va pas la faire dépérir, elle va plutôt être en meilleure forme qu’elle ne l’a jamais été ! Cette période sans sommeil va durer 17 nuits. 17 nuits où elle va prendre conscience de certaines choses sur sa vie.

On retrouve dans Sommeil l’univers habituel de Haruki Murakami. Au départ, tout semble normal, trop normal, même ennuyeux. Cette femme vit comme un robot, répétant les mêmes gestes, les mêmes scènes chaque jour. Rien ne change d’un iota dans cette vie monotone, ennuyeuse. Et puis un événement particulière (ici le cauchemar) va faire basculer l’histoire si classique et ordinaire dans un  univers fantastique. Personne ne peut survivre plus de quelques jours sans dormir et pourtant la femme va rester dix-sept jours éveillée le jour comme la nuit et en pleine forme ! Subtilement Murakami immisce une réflexion sur cette vie classique de cette épouse et mère au foyer. La nuit elle va s’émanciper de ses chaînes qui l’entravent tous les jours. Elle va sortir, sans but précis, lire, manger du chocolat (choses qu’elle ne faisait plus depuis son mariage), etc… Mais en contrepartie, elle s’aperçoit que son fils et son mari lui deviennent étrangers… Elle réalise beaucoup de choses sur sa vie, se rend compte qu’elle est enfermée dans une vie le jour et en vit une autre la nuit.

Ce côté psychologique est toujours intéressant. Cependant, Haruki Murakami ne m’a pas transportée dans son univers comme dans L’étrange bibliothèque ou encore 1Q84. Je ne dis pas que le livre n’a aucun intérêt. Il m’a juste laissée de marbre. Je l’ai lu très vite (une soirée), mais voilà, en lisant un Murakami je m’attendais à plus de surprises, plus de fantastique. De plus la fin laissée ouverte m’a laissée perplexe. Elle me donne un goût d’inachevé. Murakami qui cède à la facilité, en ne concluant pas sa nouvelle.

Murakami a volontairement omis de donner un nom à cette femme. Tout au long de la nouvelle on ressent un détachement vis-à-vis de cette personne de sa vie. Cependant même si au début cela peut perturber un peu, je l’ai compris et accepté lorsque je me suis aperçue que ce détachement la protagoniste allait le vivre également. De ce fait j’ai trouvé le procédé très intéressant.

Du côté des illustrations, j’ai retrouvé le style de Kat Menschik, comme dans L’étrange bibliothèque. Cependant, le fait que l’illustration correspondent à la lecture de la page précédente m’a un peu dérangée. De plus, parfois j’ai trouvé qu’elles ne représentaient pas toujours l’histoire mais plutôt l’interprétation personnelle de l’illustratrice.

En bref, c’est un avis assez mitigé sur cette nouvelle, Sommeil… qui ne m’empêche pas de dormir.

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