Des hommes sans femmes, Haruki Murakami

cvt_des-hommes-sans-femmes_7019Titre original : Onna no inai otokatach

Auteur : Haruki Murakami

Traducteur (trice) : Hélène Morita

Editions : Editions Belfond

Paru le : 2 mars 2017

Format lu : Broché (294 pages)

4e de couverture :

« A ce que je sais, votre épouse était vraiment une femme merveilleuse […] vous devez vous sentir reconnaissant d’avoir vécu presque vingt ans auprès d’une femme comme elle. je le crois profondément. Néanmoins, vous aurez beau penser que vous avez compris quelqu’un, que vous l’avez aimé, il n’en reste pas moins impossible de voir au plus profond de son coeur. Vous aurez pu vous y efforcer, mais vous n’aurez réussi qu’à vous faire du mal. Vous ne pouvez voir qu’au fond de votre propre coeur, et encore, seulement si vous le voulez vraiment, et si vous faites l’effort d’y parvenir. En fin de compte, notre seule prérogative est d’arriver à nous mettre d’accord avec nous-même, honnêtement, intelligemment. Si vous voulons vraiment voir l’autre, nous n’avons d’autre moyen que de plonger en nous-même. Telle est ma conviction. »

Neuf ans après Saules aveugles, femme endormie, le retour d’Haruki Murakami à la forme courte. Dans ce recueil comme un clin d’œil à Hemingway, des hommes cherchent des femmes qui les abandonnent ou qui sont sur le point de le faire. Musique, solitude, rêve et mélancolie, le maître au sommet de son art.

Mon avis : 5 / 5

Je ne présente plus mon attachement pour l’univers d’Haruki Murakami, même s’il m’a fallu plusieurs années pour apprécier sa plume. Lorsque j’ai été contactée par les Editions Belfond pour lire le recueil de nouvelles Des hommes sans femmes, quelques jours avant sa sortie, j’ai cru rêver (puis j’ai accepté, évidemment !).

Ce recueil nous propose sept nouvelles dont les titres ont des références variées (dans le désordre : Les contes de mille et une nuits, des chansons des Beatles et le titre même du recueil fait référence à Hommes sans femmes d’Hemingway). Cependant, les références s’arrêtent ici puisque Murakami, comme à son habitude, nous plonge dans son propre univers ou pour être plus précise dans les univers de ses personnages.

Nous avons sept histoires courtes dans lesquelles l’auteur dresse le portrait d’hommes de tous âges et tous horizons qui sont abandonnés ou sur le point de l’être par une femme (bien souvent leur femme). Des hommes abandonnés par l’amour, qui ont perdu leur amour. Voilà ce que sont les hommes sans femmes.

J’ai beaucoup aimé le principe du recueil de nouvelles. Haruki Murakami nous a plus souvent habitués à lire ses romans-fleuves, assez longs d’ailleurs. Ma seule crainte était de ne pas retrouver l’atmosphère qui me plaît tant dans ses romans, dans de si courtes nouvelles (enfin courtes… un peu plus de 50 pages pour la plus longue et une trentaine pour la plus courte, la dernière par ailleurs).

Finalement, la magie a opéré. Même lors de la description d’événements banals, on sent une atmosphère, un style particulier. Ces nouvelles ne sont restées que nouvelles à juste titre. Les développer davantage les auraient rendues insipides, ennuyeuses. Ici, nous avons sept apartés dans la vie d’hommes qui par des situations et des vies différentes vont se retrouver seuls, sans femmes.

Comme à son habitude, le maître Murakami nous présente un univers fort banal flottant à la limite du fantastique avec les codes que l’on retrouve bien souvent dans ses romans.

Pour faire bref, dans le recueil Des hommes sans femmes, nous retrouvons avec plaisir tout ce qui a fait le succès des œuvres de Murakami : la solitude, l’errance, le jazz, les chats et surtout (pour moi) une atmosphère singulière, qui flirte avec le fantastique, digne des meilleurs romans de l’auteur.

Des hommes sans femmes est un excellent recueil que tous les admirateurs d’Haruki Murakami sauront apprécier (en attendant la traduction de son nouveau roman tout juste sorti au Japon).

 

6 commentaires

  1. Impressionant quand un auteur arrive, le temps d’une nouvelle, à retranscrire son style et son univers. Murakami est un grand nom, sans conteste, j’ai hâte de parcourir ce recueil. Tu as une nouvelle que tu as préféré?

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    • Une nouvelle non. Mais des nouvelles oui. J’ai beaucoup aimé « Le bar de Kino », « Samsa amoureux » ou la nouvelle éponyme du recueil « Des hommes sans femmes ». En fait, plus j’avançais dans le recueil, plus je retrouvais l’univers de Murakami. J’ai hâte de connaître ton avis quand tu l’auras lu. 🙂

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