
Broché – 160 pages
Publié le 20 janvier 2022
Editions Belfond
– Masse Critique Babelio –
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~ 4e de couverture ~
Après le succès de Des hommes sans femmes, Murakami renoue avec la forme courte. Composé de huit nouvelles inédites, écrites, comme son titre l’indique, à la première personne du singulier, un recueil troublant, empreint d’une profonde nostalgie, une sorte d’autobiographie déguisée dont nous ferait cadeau le maître des lettres japonaises.
Un homme se souvient
De la femme qui criait le nom d’un autre pendant l’amour
Du vieil homme qui lui avait révélé le secret de l’existence, la » crème de la crème de la vie «
De Charlie Parker qui aurait fait un merveilleux disque de bossa-nova s’il en avait eu le temps
De sa première petite amie qui serrait contre son cœur le vinyle With the Beatles
Des matchs de base-ball si souvent perdus par son équipe préférée
De cette femme si laide et si séduisante qui écoutait le Carnaval de Schumann
Du singe qui lui avait confessé voler le nom des femmes qu’il ne pouvait séduire
De ces costumes qu’on endosse pour être un autre ou être davantage nous-même.
Un homme, Murakami peut-être, se souvient que tous ces instants, toutes ces rencontres, anodines ou essentielles, décevantes ou exaltantes, honteuses ou heureuses, font de lui qui il est.
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~ Mon avis ~
Un grand merci à Babelio et aux Editions Belfond pour m’avoir permis de lire Première personne du singulier de Haruki Murakami en avant-première.
Cela faisait cinq ans que le maître japonais n’avait pas publié de forme courte, le dernier recueil étant Des hommes sans femmes en 2017 (recueil, que j’avais beaucoup aimé à sa sortie). Cette fois-ci, les huit nouvelles sont toutes écrites à la première personne du singulier, d’où le nom du recueil.
Lire ma chronique sur Des hommes sans femmes de Haruki Murakami
Malgré la première personne utilisée dans les huit nouvelles, Haruki Murakami ne précise pas clairement si ces récits sont autobiographiques ou non. Le maître japonais, comme à son habitude, laisse planer le doute quant à savoir si l’homme de la quatrième de couverture est bien lui ou un homme imaginaire.
Dans Première personne du singulier, nous retrouvons ce qui caractérise si bien l’écrivain nippon. Son écriture est fluide, tantôt poétique. Dans chacun de ses récits, le protagoniste ou un personnage gravitant autour de lui, se questionne. Une aura onirique et fantastique entoure l’histoire d’une vie pourtant banale. Ce recueil est un échantillon de ce que Haruki Murakami sait faire de mieux.
Chaque nouvelle commence avec un quotidien des plus réels et réalistes et petit à petit le brouillard s’installe, développant une atmosphère plus étrange, intrigante.
Si les récits ne sont pas totalement autobiographiques, ils sont, au moins, porteurs d’éléments constituant l’auteur comme le jazz et le base-ball.
Première personne du singulier saura contenter les admirateurs de Haruki Murakami. Et pour ceux qui ne connaissent pas encore l’écriture de l’auteur japonais, ce recueil peut constituer une première approche, une manière de découvrir si le style et le talent d’écriture de cet homme peut vous convenir. Quoi qu’il en soit, c’est un recueil de nouvelles que je recommande avec plaisir.