La nuit m’a appris, Paul-René Cousty

la-nuit-ma-apprisTitre original : La nuit m’a appris

Auteur : Paul-René Cousty

Editions : 7 écrit Editions Paris

Paru le : 3 février 2016

Format lu : Broché (408 pages)

4e de couverture :

Tahar Mokrane perd ses parents dans un accident de voiture. Son père était harki enrôlé dans l’armée française en Algérie. Lors de l’Indépendance la famille doit fuir les menaces d’extermination. Elle est transférée dans plusieurs camps d’internement pour ceux qui ont servi sous le drapeau français.

A la mort de leurs parents, les enfants Mokrane sont placés à l’Assistance publique. Ils vont peu à peu découvrir, et parfois avec violence, leur différence. Ils subiront vexations et discriminations. La fratrie sera séparée. Tahar va grandir en recherchant l’image et les convictions de ses parents et de ses origines. C’est la nuit qu’il retrouve son histoire et tente de construire son avenir.

Dans son parcours quelques personnes lui donneront la reconnaissance nécessaire pour son combat. Sa quête d’amour féminin sera aussi une difficile traversée.

Tahar est doué : devenu professeur, il a vingt-huit ans lorsqu’il décide d’écrire son histoire.

Mon avis : 4,5 / 5

La nuit m’a appris n’est pas le genre de livre vers lequel je me dirige de moi-même. Ce livre c’est une rencontre. Tout d’abord pour moi, une rencontre avec l’auteur, Paul-René Cousty. Il m’a expliqué son parcours, comment ce dernier a inspiré ou influencé ses romans.

En lisant la quatrième de couverture de La nuit m’a appris, j’ai été frappée par le fait que tout ce que Tahar ressent et traverse est toujours vrai de nos jours. L’histoire de Tahar commence dans les années 80 pour se terminer au début des années 2000. Pourtant en 2017, tout ce qui relève de l’intolérance, du racisme, du système reste véridique.

C’est pourquoi ce roman, au-delà d’être un pavé de distraction, nous amène à réfléchir, à nous mettre dans la peau de Tahar, ce français né en France aux origines Kabyles. Nous sommes tous témoins d’actes intolérants envers les musulmans (surtout dans notre époque troublée), de violences gratuites. Pourtant Tahar n’est qu’un enfant meurtri suite au décès brutal de ses parents, révolté à cause de la séparation d’avec ses sœurs, provocateur face à ce système intolérant. Il refuse qu’on lui impose une religion (chrétienne), demande simplement à connaître ses parents (dont il ne lui reste aucun souvenir), ses origines pour pouvoir se rapprocher d’eux spirituellement.

Pourtant, Tahar se heurte au système français, qui veut formater les enfants d’origine étrangère en les faisant « entrer dans le moule ». Tahar est fort, la nuit, il se construit, imagine ses parents avec lui ainsi que toutes les autres personnes qui lui sont chères au fil de sa vie. La nuit, Tahar devient plus fort pour résister aux épreuves du jour.

La nuit m’a appris est plus qu’un roman, basé sur des situations réelles, vécues par de jeunes de milieu défavorisé, il devient un témoignage d’une partie de la population française.

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