Dans la brume écarlate, Nicolas Lebel

Dans la brume écarlate

Broché – 390 pages
Publié le 27 mars 2019
Editions Marabout – Black Lab

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~ 4e de couverture ~

Une femme se présente au commissariat du XIIe et demande à voir le capitaine Mehrlicht en personne.. Sa fille Lucie, étudiante, majeure, n’est pas rentrée de la nuit. Rien ne justifie une enquête à ce stade mais sait-on jamais… Le groupe de Mehrlicht est alors appelé au cimetière du Père Lachaise où des gardiens ont découvert une large mare de sang. Ils ne trouvent cependant ni corps, ni trace alentour. Lorsque, quelques heures plus tard, deux pêcheurs remontent le corps nu d’une jeune femme des profondeurs de la Seine, les enquêteurs craignent d’avoir retrouvé Lucie. Mais il s’agit d’une autre femme dont le corps exsangue a été jeté dans le fleuve. Exsangue ? Serait-ce donc le sang de cette femme que l’on a retrouvé plus tôt au Père Lachaise ? La police scientifique répond bientôt à cette question : le sang trouvé au cimetière n’est pas celui de cette jeune femme, mais celui de Lucie… Un roman gothique dans un Paris recouvert de brouillard à l’heure où un vampire enlève des femmes et les vide de leur sang. Un roman choral qui laisse la parole à plusieurs protagonistes : à ceux qui perdent ou ont perdu, à ceux qui cherchent, à ceux qui trouvent ou pensent trouver. Un roman qui est l’histoire de six hommes qui aiment ou croient aimer chacun une femme : celui qui la cherche, celui qui l’aime de loin, celui qui veut la venger, celui qui la bat, celui qui la veut éternelle, et celui qui parle à ses cendres. Un roman parle des femmes comme premières victimes de la folie des hommes, même de ceux qui croient les aimer.

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~ Mon avis ~

Voilà un moment où j’entendais parler de Nicolas Lebel sans pourtant oser franchir le pas de commencer l’un de ses romans. Lors du Salon du polar de Sens, j’ai profité de la présence de l’auteur pour m’immerger enfin dans son univers policier. Vous commencez à me connaître, je commence toujours par la fin donc je suis repartie avec son dernier roman Dans la brume écarlate.

Dans ce polar, j’ai fait la rencontre du capitaine Mehrlicht avec son mauvais caractère, ses difficultés relationnelles et son physique atypique. C’est d’ailleurs son non-conformiste qui fait que l’on s’attache facilement à ce policier chevronné, un brin déconnecté de la modernité, fan de Question pour un champion (moi aussi, je préférais quand c’était Julien Lepers 😉 ) et aux sonneries de téléphones qui tombent toujours à pic (merci Jean-Luc !). Ce policier étonnant est accompagné de ses fidèles coéquipiers Sophie Latour et Mickael Dossantos, aux caractères bien trempés et au passé commun explosif.

Comme le titre l’annonce, il y a de la brume, du brouillard sur la capitale française. Dans cette atmosphère humide, désagréable, des jeunes filles vont disparaître de manière inexpliquée. Encore plus étrange quand une énorme flaque de sang va être découverte au détour d’une allée dans le cimetière du Père Lachaise. Mention spéciale aux deux « guides » et leurs excellents dialogues très drôles.

Dans la brume écarlate n’est pas une simple enquête policière. Dans son roman, Nicolas Lebel développe plusieurs thématiques fort intéressantes, comme les conditions de vie des migrants, les violences conjugales (une fois de plus, on prend l’exemple d’une femme battue dans ce roman, mais n’oublions pas qu’il y a également des hommes battus…), la justice et l’immunité diplomatique. De plus, Nicolas Lebel y développe une part de l’histoire de la Roumanie (que je ne connaissais absolument pas) avec la chute du régime Ceaucescu en décembre 1989.

Si l’enquête suit son cours de manière linéaire, tout les à-côtés que l’on retrouve dans ces différentes thématiques apportent de la matière et renforce le suspens quant à l’origine de ces disparitions et leur raison.

A travers tous les sujets abordés, à aucun moment, l’auteur ne se pose en donneur de leçon. Au contraire, il relate simplement des faits, ne fait que des constations, sans jamais prendre partie.

Dans la brume écarlate est un polar captivant, enrichissant. A découvrir !

FunFact-300x300Quand j’ai lu le nom de l’un des co-équipiers de Mehrlicht, j’ai cru à une blague. C’est le nom de l’un de mes cousins (même prénom et presque même nom – à un espace près !). Par contre, dans ma famille, ce n’est pas ce cousin-là qui est dans la police… mais son frère.

 

 

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