Premières lignes #2

Pour ce second rendez-vous Premières lignes, je vous propose l’incipit de Blanche de Martin Demoulin, un livre qui m’a fortement marquée dernièrement et dont ma chronique arrive pour demain.

C’était un jour de janvier. La nature hibernait.

La tête en bas, je regarde le monde à l’envers. Les roues tournent dans le vide. Je suis comme un cosmonaute en apesanteur dans son vaisseau spatial.

C’était en fin d’après-midi.

Je les observe toutes les deux, avec mes pupilles de môme. Sur la route, le verglas. Ma mère ne tient plus le volant de notre vieille voiture. Chloé n’a qu’une chaussure.
Au milieu du parebrise, un trou.

J’avais quatre ans.

Dans ma tête bourrée de rêves de gosse, les accidents, ça n’existe pas. Maman sort de la voiture en courant. Elle hurle après sa fille, étendue sur l’herbe. Le sol est couvert d’une mince pellicule de givre. Chloé ne dit rien.

blanche

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