Bonjour les bookineurs !
Nous reprenons les bonnes habitudes et le rendez-vous du vendredi est de retour. Pour rappel, chaque vendredi, je vous partage les premières lignes de ma lecture du moment.
Cette semaine, je suis toujours dans la lecture du troisième double tome de La chronique des Bridgerton de Julia Quinn (Editions J’ai lu).
Bon vendredi à tous !

Prologue
Février 1823, Gloucestershire, Angleterre
Quelle ironie que ce soit arrivé par une si belle journée !
Il y avait enfin eu une éclarcie après six semaines de grisaille entrecoupée de courtes averses de pluie ou de neige. Même Phillip, qui se croyait insensible aux variations météorologiques, s’était senti plus léger. Il était sorti. C’avait été plus fort que lui. Personne ne pouvait rester enfermé par une journée aussi splendide.
Surtout au beau milieu d’un hiver aussi triste.
Comment le soleil osait-il le taquiner aussi insolemment, un mois à peine après ces terribles événements ?
Et comment Phillip avait-il pu se montrer assez aveugle pour ne rien voir venir ? Il avait vécu avec Marina depuis le jour de leur mariage. il avait eu huit longues années pour apprendre à la connaître. il aurait dû s’y attendre. Et pour tout dire…
Eh bien, la vérité, c’est qu’il s’y était bel et bien attendu. Il n’avait tout simplement pas voulu l’admettre. Peut-être avait-il tenté de se voiler la face, de se protéger. Peut-être avait-il cru que, s’il n’y pensait pas, cela n’arriverait pas. Pourtant, c’était arrivé. Par une journée magnifique. Dieu avait un détestable sens de l’humour.
Phillip regarda son verre qui, inexplicablement, était déjà vide. Il ne se souvenait même pas d’avoir bu ce satané whisky. Il n’était pas ivre, du moins pas autant qu’il aurait dû l’être. Ou plutôt, pas autant qu’il l’aurait voulu.
Par la fenêtre, il regarda le soleil qui disparaissait lentement derrière l’horizon. Aujourd’hui aussi, le temps avait été splendide. Cela expliquait peut-être sa profonde mélancolie. Du moins, il l’espérait. Il avait besoin d’une explication à l’épuisement qui l’accablait.
La mélancolie le terrifiait.
Plus que tout. Plus que le feu, plus que la guerre, plus que l’enfer même. A la seule idée de sombrer dans la dépression, de finir comme elle…
