[Service Presse] Le bureau des Défunts, Tome 1, Antoine Lencou

Votre mort nous appartient

Numérique – 135 pages
Publié le 4 février 2020
L’Alchimiste Editions
– Service Presse –

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~ 4e de couverture ~

Roïn Venkoo veut en finir avec sa vie qu’il juge absurde. Sauf que dans ce monde parfait, au bonheur obligatoire et policé, tout est réglementé. Pour mourir, il lui faut demander l’autorisation… qu’on tarde à lui donner. Les machines sont formelles : il faut attendre. Alors, Roïn craque et passe outre. Il se jette du haut d’un immeuble et… est ressuscité. De force, puisqu’il n’avait pas obtenu la permission. Les mâchoires de la société se referment sur lui.

S’ensuivent un procès et une sentence : l’interdiction de mourir pour un minimum de cent sept ans adjointe d’une obligation de travailler dans une officine d’état. Au désespoir, Roïn choisit le Bureau des Défunts, l’administration qui veille sur la mort des citoyens… Son choix est-il un hasard ? Car dès lors, Roïn va faire d’incroyables découvertes…

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~ Un extrait ~

Depuis des années, et notamment ces derniers mois, il n’avait l’ambition de rien, la volonté de rien, le désir de rien. Sa mort l’obsédait, une mort définitive, sans appel, sans possibilité de retour complet assuré. Si la médecine de son époque lui permettait de ne plus redouter une issue ultime pour son enveloppe corporelle, saurait-elle toutefois lui garantir l’intégrité de son âme, lui restituer sa plénitude mémorielle, son efficacité sans doute limitée, mais qui n’appartenait qu’à lui et à nul autre ? Il craignait de ne pas pouvoir répondre à cette question.

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~ Mon avis ~

Avec Votre mort nous appartient, le premier tome de la tétralogie Le bureau des Défunts, nous faisons la connaissance avec Roïn Venkoo. Cet homme trentenaire est en total décalage avec la société de son époque. Tout le monde reste chez soi pour travailler, il préfère aller sur son lieu de travail. La vie est quasiment éternelle, il a peur de mourir. Roïn est à bout, le seul moyen pour aller mieux, c’est d’arrêter de vivre. Il dépose une demande pour se suicider (c’est la loi) mais le délai est infiniment long. Un matin Roïn se jette du toit de son immeuble. Il est ressuscité et jugé coupable. Il finit au bureau des Défunts pour purger sa peine.

Avec Votre mort nous appartient, Antoine Lencou nous plonge dans un monde futuriste, où androïdes et humains cohabitent, où les réseaux et le confort priment sur les déplacements. D’ailleurs pour se déplacer, on reste chez soi et un programme vous fait vous rendez où vous voulez !

D’ailleurs à travers le personnage de Roïn, qui est très proche de nous, humains du XXIe siècle, qui vit « à l’ancienne », on comprend les limites et les dérives d’une telle société. Tout est contrôlé (y compris votre vie et votre mort), la société est aveugle et suit la moindre loi, sans plus avoir la moindre identité propre, ni la moindre liberté. On donne l’impression aux gens d’être libres, mais ils ne le sont pas, puisqu’ils ne sortent plus de chez eux, la reproduction est contrôlée, leur travail est épié (puisqu’ils télé-travaillent en réseaux), …

L’écriture d’Antoine Lencou est dynamique, fluide et agréable à lire. Il y a beaucoup de dialogues, ce qui facilite la lecture et la compréhension du roman et de sa société du futur. Votre mort nous appartient est un roman bien pensé, bien construit, qui nous interroge sur le futur de notre société.

FunFact-300x300Je ne sais pas si on peut parler de « Fun fact » mais j’ai été troublée par une coïncidence. Je ne savais pas bien dans quel monde je mettais les pieds en commençant Votre mort nous appartient. Néanmoins, j’ai lu ce roman pendant le semi-confinement (et non le confinement de cette semaine) et donc juste au début où je devais apprendre à « enseigner à distance ». Dans le roman, c’est une norme, alors qu’actuellement, nous sommes en train d’apprivoiser cet outil pour la plupart… Troublant, non ?

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