[Sélection PDL 2021] Les mal-aimés, Jean-Christophe Tixier

Poche – 312 pages
Publié le 2 septembre 2020
Le Livre de Poche

– Sélection Polar Prix des Lecteurs 2021 –

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~ 4e de couverture ~

1884, aux confins des Cévennes. Une maison d’éducation surveillée ferme ses portes  et des adolescents décharnés quittent le lieu sous  le regard des paysans qui furent leurs geôliers. Quand, dix-sept ans plus tard, sur cette terre reculée et oubliée de tous, une succession d’événements étranges se produit, chacun se met d’abord  à soupçonner son voisin. On s’accuse mutuellement du troupeau de chèvres décimé par la maladie,  des meules de foin en feu, des morts qui bientôt s’égrènent… Jusqu’à cette rumeur, qui se répand comme une traînée de poudre : « Ce sont les enfants qui reviennent. »
Porté par une écriture hypnotique, le roman  de Jean-Christophe Tixier, peinture implacable  d’une communauté minée par les non-dits, donne  à voir plus qu’il ne raconte l’horreur des bagnes  pour enfants qui furent autant de taches de honte dans l’histoire des XIXe et XXe siècles.

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~ Mon avis ~

Je n’avais pas entendu parler de Jean-Christophe Tixier ni de son roman Les mal-aimés avant de le recevoir par le Livre de poche pour le Prix des lecteurs, catégorie polar.

Jean-Christophe Tixier nous plonge au cœur des Cévennes, à la fin du XIXe siècle, dans une communauté qui garde un lourd secret : les événements dramatiques qui se déroulaient dans la maison d’éducation surveillée. Un bagne en somme. En gardant leur inavouable secret, les habitants du village vont plonger un peu plus chaque jour dans les ténèbres. Ils ne sont plus que des ombres, de mauvaises herbes qui ont poussé sur une terre d’amertume et de culpabilité, passant leur vie entre la honte, la peur et la haine.

Jean-Christophe Tixier donne tout son sens au mot maudit et dénonce les conditions de vie des enfants envoyés dans les maisons d’éducation surveillée. Un nom joli pour masquer les horreurs, les tortures qui s’y produisaient ?

Dès les premières pages de Les mal-aimés, l’ambiance est sombre, malsaine. Il s’en dégage une sensation de moiteur, d’étouffement. C’est un récit glaçant, d’une profonde noirceur qui amène le lecteur jusqu’à la nausée. Plus on avance dans le roman, moins on entrevoit une lueur d’espoir. Chaque personnage est tellement déshumanisé, tellement engoncé dans les ténèbres que plus aucun espoir d’une amélioration nous apparaît.

Au début de chacun des chapitres courts, on découvre un extrait des registres d’écrou de la maison d’éducation surveillée de Vailhauquès, dans l’Hérault. De quoi rendre le récit encore plus palpable, plus réaliste, en le raccrochant à une part de réalité.

Le seul point négatif de Les mal-aimés, c’est qu’il manque de rythme. Tout est linéaire, cela manque de rebondissement, de révélations. Néanmoins, ce roman est une belle découverte, car malgré toute cette noirceur, la plume de Jean-Christophe Tixier est magnifique, fluide, presque poétique à certains passages.

Un roman à découvrir mais pas pour les âmes les plus sensibles.

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