Bonjour les bookineurs !
Comment allez-vous en ce dernier vendredi d’avril ? Et oui, déjà la fin du quatrième mois de l’année.
Comme tous les vendredis, je vous partage les premières lignes de ma lecture en cours. Cette semaine, entre le jardinage, les impératifs, la reprise du boulot, je n’ai pas encore terminé la lecture de Merci, Grazie, Thank You de Julien Sandrel (Calmann-Levy). C’est frustrant de lire un bon livre mais de n’avoir l’énergie de poursuivre. ^^
Bon vendredi à tous et bon week-end !

PROLOGUE
1998
Mme Salomé observe sa boule de cristal, et son visage est parcouru de tics. L’espace d’un instant, je me demande même si elle n’est pas en train de faire une crise cardiaque… Grande, blonde, presque glamour dans son jean brut et son pull bleu ample dévoilant ses épaules, Mme Salomé ne correspond pas à l’idée que je me faisais d’une diseuse de bonne aventure. Pourtant, d’après le petit carré de papier déposé dans ma boîte aux lettres, elle n’en est pas moins une « célèbre voyante » qui « par ses résultats, a acquis un réputation mondial (don de naissance – prédictions fiables 100% garanties – paiement en espèces exclusivement). J’attends donc son verdict avec fébrilité.
Cela fait près de cinq minutes qu’elle ne dit plus rien. Elle fixe en silence la sphère translucide, une main en lévitation au-dessus de l’objet, l’autre caressant le vieux félin famélique allongé sur ses jambes. Je la relance gentiment :
— Alors ?
Elle me fait signe de me taire, je baisse les yeux comme une enfant prise en faute. Tout ça dure encore quelques instants, puis elle se redresse, plante son regard noir dans le mien, et s’adresse à moi avec une grande solennité.
— Gina, il y a une bonne et une mauvaise nouvelle.
Je me doutais bien que tout ne serait pas rose. Je lui demande de commencer par la bonne.
— La chance va tourner, vous aurez une grosse rentrée d’argent lorsque vous serez vieille.
— D’accord… mais vieille comment ? J’ai déjà soixante-cinq ans…
— Je ne peux pas vous le dire, je ne voix pas de date. Mais cet argent, c’est une certitude absolue.
Je me méfie des certitudes absolues des voyantes, mais j’attends surtout la mauvaise nouvelle, maintenant. Elle hésite, se mord la lèvre. puis elle me lance d’un ton grave :
— La mort viendra frapper à votre porte peu de temps après.
