Bonjour les bookineurs !
Comment allez-vous en ce dernier vendredi d’octobre ? Et oui, déjà ! Je vous l’ai dit, ce dixième mois de l’année a filé à une vitesse folle. Bon dans un sens, je ne suis pas contre l’avancée de l’année car je suis plus qu’impatiente de me plonger dans l’univers féérique de Noël. Plus les années passent et plus j’adore ! En plus, pour le NanoWriMo je me lance dans l’écriture d’une romance de Noël, j’ai hâte ! Un an que l’idée est dans ma tête…
Bref, je m’emballe. Nous sommes vendredi et comme chaque vendredi, je vous livre les premières lignes de ma lecture du moment. Aujourd’hui, je lis Une mort paradisiaque de Catherine Secq (Librinova).
Bon vendredi et bon week-end d’Halloween !

Quel bel enterrement !
2 novembre, le jour de la fête des Morts
Cimetière du Paradis, Paris
— Mes condoléances, Madame de Talmont.
— Merci Madame la Commissaire.
— Mes c… condoléances, Madame de Talmont.
— Merci Inspecteur.
Être enterré le jour des morts, peut-on rêver mieux ? s’interroge la commissaire Bombardier, en regagnant son poste d’observation. Un peu en retrait du caveau dans lequel a pris place le cercueil, elle surplombe la foule qui se présente devant la famille du défunt. Les mains dans les poches de son blouson de cuir, ses éternelles lunettes noires sur le bout du nez, Josiane Bombardier est songeuse, concentrée sur les participants à la cérémonie. Elle a rapidement décidé de venir ici même, assister aux funérailles de celui que la presse a tout de suite surnommé « le mort du Paradis ». Sans raison officielle, elle s’est contentée de suivre son instinct.
L’homme est décédé, il y a deux jours. Son corps sans vie a été retrouvé au pied d’un des murs du cimetière, édifié comme d’autres, à flanc de colline et dont la partie originelle date de la fin du XIXe siècle. Pour garantir un maximum d’horizontalité, malgré la pente abrupte, la nécropole a été aménagée en terrasses, délimitées par des hautes fortifications en pierre. Probablement pour des raisons esthétiques et historiques, aucune protection n’assure de sécurité. Mais les constructions anciennes sont très épaisses et certains visiteurs se plaisent même à grimper et s’assoir sur ces remparts, à l’ombre des arbres qui jalonnent l’endroit, devenu un immense espace vert au cœur de la capitale. Tout porte à croire qu’il s’agit d’un accident ou d’un suicide. Tout… enfin presque et pas pour tout le monde. Lorsqu’un des membres de l’équipe lui a rapporté les circonstances de la mort, la commissaire a d’abord hoché la tête et arboré une petite moue de circonspection. Moins d’une minute plus tard, elle se levait, attrapait son blouson de cuir et lançait « On y va ! », comme d’autres pourraient dire « Bonjour ! » ou « Bonne journée ! ».
A priori, les causes du décès ne présentant rien de suspect, Josiane Bombardier n’a objectivement aucune raison d’assister à l’enterrement. Mais voilà, les faits qui lui ont été rapportés concernant la disparition de Monsieur de Talmont ont allumé, chez elle, sa fameuse petite lumière rouge. Il n’est pas rare que la commissaire ressente cette espèce d’avertissement très personnel. C’est comme un panneau danger, un signal d’arrêt. Jusqu’à présent, cette alerte virtuelle ne l’a jamais trompée. Aussi, Josiane Bombardier tient-elle désormais compte quasi systématiquement de cette impression dérangeante qui l’incite à écouter son instinct. La plupart du temps, il s’avère qu’elle voit juste et déniche l’erreur, le mensonge ou la faute qui donnent lieu à des interprétations, loin des évidences. Et c’est bien là ce qui la guide. Quoi de plus important que la vérité pour un policier ?
