Broché – 224 pages
Publié le 14 novembre 2018
Editions Autrement
*
* *
*
~ 4e de couverture ~
Un beau jour d’octobre 1949, la new-yorkaise Helene Hanff écrit à la librairie Marks & Co., au 84, Charing Cross Road à Londres. Passionnée, un peu fauchée, extravagante, Miss Hanff réclame au libraire Franck Doel des livres pour assouvir son insatiable soif de découvertes. Très vite, leurs échanges laissent place aux confidences et à une relation unique…
L’histoire vraie, émouvante et inoubliable de deux êtres que rapproche l’amour des lettres.
*
* *
*
~ Mon avis ~
84, Charing Cross Road est un recueil de correspondances entre Helene Hanff, américaine vivant à New-York, et une librairie anglaise, Marks & Co., située à l’adresse qui a donné son titre au livre, à Londres.
Passionnée de littérature britannique et de beaux livres mais sans rouler sur l’or, Helene Hanff commence à s’adresser dès 1949 à la librairie londonienne Marks & Co. pour acheter des livres anciens d’occasion. Cette correspondance durera vingt ans ! Au fil de ses courriers, Helene va exposer ses diverses demandes littéraires mais va également tisser un lien amical et épistolaire avec son principal correspondant de la librairie : le bouquiniste Franck Doel. Puis, la correspondance va s’étendre à l’ensemble du personnel de Marks & Co. ainsi qu’à certains membres de leur famille.
Le style des lettres est très simple mais on découvre rapidement la personnalité d’Helene, qui va réussir à briser la réserve naturelle so british de ses correspondants. A travers ces échanges, on constatera les traits caractéristiques de ces deux nations. Helene Hanff est directe, n’hésite pas à houspiller ses correspondants et elle écrit comme elle parle, sans retenue, en toute décontraction. Du côté des anglais, notamment Franck Doel pour les premiers échanges, la prose est en toute retenue, ils se réfugient derrière l’aspect commercial des échanges. Il faudra attendre trois ans, après la première lettre pour que Franck abandonne le Mademoiselle pour passer au Chère Helene.
Au-delà des caractères, on constate également les différences culturelles qui existent entre les américains et les britanniques, pourtant proches parents. Comme par exemple, la nécessaire conversion entre les livres sterling (£) et les dollars ($), l’emploi délicat du Madame qui diffère selon le côté de l’océan où vous êtes, ou même la recette du célèbre pudding !
Les différents sont également présentes économiquement parlant. Nous sommes dans l’après-Seconde-Guerre-Mondiale. Les anglais connaissent encore les privations et le rationnement. Aussi, Helene prendra sur ses maigres ressources pour leur envoyer des colis de nourriture et ainsi, améliorer leur qualité de vie.
Le charme de 84, Charing Cross Road est que l’on ne fait que deviner les personnes qui s’écrivent. On aimerait à l’instar des romans tout connaître d’eux. Mais ici, nous n’avons que des extraits de leur vie, des passages qu’ils ont couché sur le papier pour se les décrire. Néanmoins, cela suffit à ce que l’on s’attache à eux. De plus, on sent l’amour qu’Helene a pour les livres. Elle a beau dire qu’elle ne s’intéresse qu’au contenu mais pas à l’objet, elle demande malgré tout de belles éditions britanniques de livre qu’elle pourrait trouver à New-York à quelques pâtés de maison !
Dans tous les cas, j’ai beaucoup apprécié de découvrir ce livre et j’ai d’ailleurs vu qu’il y avait en quelques sortes la suite, avec l’arrivée d’Helene à Londres. Je ne sais pas si je vais résister longtemps avant de le lire.