[Une page d’histoire] La fête de la St-Eloi

Bonjour les amis !

On se retrouve pour le dernier article de Une page d’histoire de l’année. Et pour conclure cette belle année de découverte, j’ai choisi pour sujet, celui qui m’a inspirée la rubrique. Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais il y a quasiment un an, je vous parlais dans un tweet de la découverte de photos familiales qui m’inspiraient une nouvelle rubrique. Quelques mois plus tard, apparaît sur le blog le premier article Une page d’histoire. Cependant, j’ai toujours gardé le sujet initiateur de ce rendez-vous, secret. Et bien aujourd’hui, je vais vous en parler !

Bonne découverte !


Finalement cet article va faire revivre une ancienne fête qui ne se célèbre plus dans la ville dont je vais vous parler, mais en même temps, vous allez découvrir la création de la rubrique Une page d’histoire. Une double article en somme (ou en Somme, puisqu’on y retourne !).

Mais, tout d’abord, c’est qui Saint-Eloi ?

Eloi naît vers l’an 588 à Cadaillac en Limousin. Plus tard, il est mis en apprentissage chez un orfèvre de Limoges puisqu’il manifeste du goût pour le travail des métaux.

Peu de temps après il se rend à Paris et entre au service d’un orfèvre renommé qui reçoit des commandes du palais royal. Il se fait remarquer par le Roi Clotaire II en ayant réussi à fabriquer deux trônes avec de l’or fourni pour un seul. Le Roi, séduit par son honnêteté scrupuleuse et sa grande pitié, le prend à son service. Eloi devient un conseiller très écouté et a même la charge de gérer les finances royales.

A la mort du Roi Clotaire II, en 629, son fils Dagobert devient Roi à son tour. Il nomme Eloi, ministre de la chancellerie, avant de devenir évêque de Noyon et Tournai en 641. Il fonde l’abbaye de Solignac au sud de Limoges, puis un couvent féminin à Paris, Sainte Aure. Il crée de nombreux monastères dont Gand, Péronne, Chauny, Ourscamp et Homblières.

Il est toujours entouré de pauvres qu’il soulage. Il achète également des esclaves pour les libérer. Il meurt le 1er décembre 660 à Noyon dans l’Oise. Il est inhumé près de l’église dédiée à Saint Loup de Troyes. L’année suivante, son corps est transféré dans un mausolée derrière le maître autel de l’abbaye.

generalites_confrerie_saint_eloi

Au fil des siècles qui ont suivi, Eloi est devenu un héros de légende et l’un des saints les plus populaires de la chrétienté occidentale. Saint-Eloi a été choisi comme Saint Patron pour de nombreuses corporations : les orfèvres, les batteurs d’or, les doreurs sur cuivre, les sonnetiers, les taillandiers et serruriers, les forgerons et maréchaux ferrants, les selliers, les maquignons, les charretiers et muletiers, les fermiers, laboureurs et valets de ferme. Il est souvent représenté avec des tenailles et un marteau surmonté d’une couronne, une enclume et un fer à cheval.

Saint-Eloi a été choisi comme Saint Patron pour de nombreuses corporations : les orfèvres, batteurs d’or, doreurs sur cuivre, sonnetiers, taillandiers et serruriers, forgerons et maréchaux ferrants, les selliers, les maquignons (à cause du cheval dont il avait recollée miraculeusement le pied, après l’avoir ferré), les charretiers et muletiers, les fermiers, laboureurs et valets de ferme. Il est souvent représenté avec des tenailles et un marteau surmonté d’une couronne, une enclume et un fer à cheval.

Pourquoi je vous parle de Saint Eloi ?

Hormis le fait que sa fête se fait en hiver le 1er décembre, je vais, cette fois, vous parler d’une célébration de Saint Eloi à Flixecourt dans les années 1950. De nos jours, cette célébration ne se fait plus dans cette ville. Alors oui, encore Flixecourt (après les Pipasso en octobre…), mais je n’ai pas choisi le lieu d’habitation de ma famille !

Tout a commencé lorsque je suis tombée sur cette photographie dans les archives familiales justement.

[1954] fête st éloi 2

Alors oui c’est une vieille photo (des années 1960), on voit qu’elle a du vécu avec toutes ses pliures, mais j’y tiens. Car sur cette photo, j’ai eu un choc en découvrant mon grand-père. Je me suis par la suite intéressée plus en détails à cette photo (car les photos de lui sont rares…), au géant qui se trouve en arrière-plan.

Le géant, c’est Arto (pour A.R.T.O. = Atelier Réparation Tissage Ordinaire). Flixecourt était une ville ouvrière avec les usines Saint Frères. Je ne vais pas entrer dans les détails car je pourrai faire un article là-dessus tellement c’est riche. Un peu comme les paysans, dans ma famille, on travaillait chez Saint-Frères de génération en génération.

Donc à Flixecourt, Saint-Eloi était célébré après la Grande Guerre (14-18). A cette époque, l’atelier réparation de Flixecourt s’appelait La Forge car on y effectuait également des travaux de forge. C’est sans doute pour cela que les mécaniciens choisirent Saint-Eloi comme Patron. Dans ces premières célébrations, il s’agissait surtout d’un rituel religieux ayant lieu le 1er décembre.

Vers 1925, un banquet annuel fut organisé afin de réunir les membres de la forge (de toutes les professions). Le premier banquet de la corporation eut lieu en 1926 ou 1927. Chaque année, cette fête se développa et les participants se rendaient en cortège dans plusieurs cafés pour les vins d’honneur et se retrouvaient ensuite autour d’une table bien garnie pour un repas amical.

C’est à cette période qu’apparut le refrain de la Cantate à Saint-Eloi :

Non, Saint Eloi n’est pas mort (bis)
Car il vit, car il vit, car il vit encore (bis)

Pendant la Seconde Guerre Mondiale (39-45), restrictions obligent, la Saint-Eloi ne se célébra que devant un verre de vin et un biscuit.

En 1949, les anciens voulaient renouer avec la tradition et ils organisèrent un banquet où étaient conviés en plus des mécaniciens, des cultivateurs et des commerçants. Cet essai ne fut pas suivi.

Il fallut attendre 1953 pour assister à une nouvelle tentative qui n’aboutit pas non plus.

Dans le courant de 1954, de nouveaux ouvriers voulurent suivre l’exemple de leurs anciens. Pour raviver cette célébration et lui donner plus d’éclat, ils ont l’idée de confectionner un géant de trois mètres de haut, représentant un forgeron devant son enclume. Le géant ARTO était né. Il fit sa première sortie le 4 décembre 1954, accompagné d’une quinzaine de compagnons. Pour l’occasion, une poétesse locale a écrit quelques couplets pour accompagner le refrain de Saint-Eloi (cf ci-dessous).

Saint Eloi 4

Dans les années 1960 Les Compagnons d’ARTO comptaient une trentaine de participants.

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