Titre original : Mengeleho dievca
Témoignage de : Viola Stern Fischerova
Retranscrit par : Veronika Homolova Thotova
Traducteur : Vivien Cosculluela
Editions : de Borée
Paru le : 25 octobre 2018
Format lu : Broché (376 pages)
4e de couverture :
Mademoiselle Mengele… pourquoi ce nom ?
Les jeunes femmes choisies par le monstre d’Auschwitz lors de leur arrivée au camp étaient appelées « les filles de Mengele ».
Elle a 20 ans quand la Seconde Guerre Mondiale et le nazisme broient sa famille et son existence. Elle saura pourtant surmonter l’indicible.
Au soir de sa vie, elle s’est confiée et a raconté son histoire, telle qu’elle demeurait dans ses souvenirs.
Je commencerai cette chronique en remerciant les Editions de Borée pour l’envoi de Mademoiselle Mengele.
Dans ce livre, Viola Fischer, née Stern, relate sa vie au cours de la Seconde Guerre Mondiale, de la confiscation des biens aux Juifs à leur déportation dans les camps. Viola a connu quatre camps de concentration. Dont celui de Auschwitz où sévissait le docteur Mengele pour des expérimentations sur des hommes, femmes et enfants (juifs ou prisonniers d’autres pays).
Le récit retranscrit par la journaliste Veronika Homolova Tothova, est très difficile à lire selon les passages tellement cela nous semble, à nous, citoyens du XXIe siècle, improbable et inimaginable. Cependant, Viola Fischer a tenu à révéler la vérité sur la vie pendant la Seconde Guerre Mondiale, dans les ghettos ou les camps, pour que le monde n’oublie pas.
Même si j’ai eu du mal à lire ce livre jusqu’au bout (j’en faisais des cauchemars), je pense néanmoins que tout n’est pas révélé, tant l’horreur devait y être insoutenable.
Le prologue annonce le ton avec l’arrivée de Viola à Auchwitz. Puis, nous remontons le temps, où Viola nous expose ce qu’était sa vie avant la guerre, avant les lois anti-juifs, etc.
Cette évocation du « temps d’avant » est nécessaire pour comprendre l’horreur et les abominations ainsi que de leurs conséquences dans les vies sacrifiées des Juifs. Ils menaient des vies ordinaires, avaient des rêves et du jour au lendemain, on leur a tout pris : leurs biens, leurs foyers, leurs enfants, leurs vies. La plupart ne sont jamais revenus.
Mademoiselle Mengele ne s’arrête pas en même temps que la guerre. Viola relate comment elle est rentrée chez elle et a rebâti sa vie avec celui qui deviendra son mari.
On peut le lire comme un roman imaginaire, appuyé de faits réels si on veut rendre les choses plus supportables, mais Mademoiselle Mengele est un véritable témoignage d’une femme qui a vu et vécu l’enfer et qui, aujourd’hui, le dévoile au grand jour. Elle démontre que même dans le camp ennemi, tous n’étaient pas hostiles et inhumains. A travers les récits de ce que sont devenus des proches, elle relate différents lieux et travaux auxquels les Juifs étaient destinés. Mademoiselle Mengele ne parle pas que d’expérimentations hasardeuses mais également sur la destinée macabres de tout un peuple.
De plus, on peut considérer Mademoiselle Mengele comme un ouvrage historique de par la présence de nombreuses photographies, rares témoignages du temps passé.
« Tu sais, ici tu n’es pas un être humain. En fait, tu n’es même plus en vie. Ce monde ne compte plus sur toi, n’a plus besoin de toi. Il ne te veut même pas. Plus vite tu acceptes le fait que tu es morte, même si le moment de ta mort est encore à venir, parce que les chambres à gaz n’ont pas une capacité illimitée, plus vite tu seras, paradoxalement, prête à lutter. Parce que tu ne craindras plus la mort. Ils vont te tuer et tu dois l’accepter. Une fois que tu l’as accepté, tu peux concentrer toutes tes forces sur ta survie. Tu n’as plus avoir peur de perdre quoi que ce soit. Tu n’as plus rien à perdre. Tu es morte. Tu ne t’es pas encore envolée par la cheminée, mais tu es déjà morte. »
A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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