Bonjour les amis !
Comme chaque vendredi, on se retrouve pour découvrir les Premières lignes d’un livre qui m’a beaucoup plu.
Aujourd’hui, je vous propose les premiers mots du prochain polar de Melody Gasnier, Au nom de la vérité, qui va paraître mardi 14 août (merci Melody d’avoir fait coïncider la sortie de ton livre avec mon anniversaire 😉 ). Par ailleurs ma chronique de ce livre que j’ai lu en bêta-lecture sera publiée demain ! 🙂
Prologue – Léopold
Il règne une certaine effervescence en centre-ville. Partout résonnent les cris, les chants. On est serrés comme des sardines, nous mêlant aux autres, mais on continue à avancer, droit devant nous, en n’arrêtant pas de scander nos slogans. J’ai la gorge qui me brûle. Je ne sais pas si c’est à cause de mes hurlements, ou si c’est dû aux feux qui flambent à certains endroits de notre parcours. J’ignore depuis combien de temps on marche. Le temps n’a plus sa place dans cette manifestation. L’air est agité, comme si un orage grondait, sauf que cet orage, c’est nous qui le provoquons, et non le ciel bleu de ce début d’avril. J’ai la chair de poule alors qu’il fait chaud et que je suis en tee-shirt, toutefois je ne regrette pas d’être ici. Je sais que c’est ma place, mon rôle d’être là, à défendre ce pour quoi je crois. Alors je redouble d’efforts, criant aussi fort que mes amis, qui m’entourent, marchant sur les lignes habituellement destinées aux trams.
Soudain, les policiers nous font face. Hommes tous vêtus de noir malgré le beau soleil, ils ressemblent à des oiseaux de mauvais augure. Ils nous regardent depuis un moment avancer, mais cette fois, ils nous bloquent le passage devant la préfecture. Ils ne veulent pas qu’on aille plus loin. Ils désirent qu’on se disperse. Ils sont abrités derrière leurs boucliers en plexiglas. Ils sont armés. Ils me font penser à des soldats, à croire que nous sommes dans une zone de guerre, comme celles qu’on voit à la télévision, aux infos. Il est certain maintenant qu’on est loin de l’ambiance bon enfant du début de la marche, alors qu’on quittait tout juste la place, que le soleil brillait et qu’on se disait qu’on était prêts à en découdre.